jeff le mage
La partie de jeu d'AroZ était courte, dimanche matin, ouvrir les portes des au-delàs et les faire passer.
AroZ empêtré dans ses habits sombres et peu pratiques, éclairé par la lumière noire et un globe blafard chancelant, a eu du mal à trier les pages de son grimoire désagrégé…
Mes plans ont parfaitement fonctionné comme à l'habitude si tant est qu'on puisse dire que tous les deux ou trois siècles constitue une habitude. Les fantômes errant capturés par leur désir de changement sont tous venus.
Chacun⋅e m'a présenté ses arcanes, avec bien souvent une certaine connaissance de leur importance. J'ai écarté comme toujours celles sans pouvoir.
Mon livre a bien souffert ces derniers temps, ses pages disloquées se mélangeaient rendant leur interprétations compliquées, j'ai pu donner quand même un dernier message d'accompagnement aux voyageurs.
Presque aucun de ces misérables n'avait de connaissance sur les portes, cela m'a un peu étonné mais bien facilité mon stratagème. Ils ont du être trop accaparés par les rituels. Il faudra à l'avenir que je les simplifie.
En tout cas personne ne s'est encore douté de mon subterfuge. Leur choix doit être sincère et respecté pour que ça fonctionne.
Cela me surprendra toujours, cette attirance pour le brillant, le blanc, le soleil, comme si les dieux, leur dieu ne pouvait qu'être vêtu de lumière, des papillons devant la lanterne. J'en avais presque pitié… quel horreur!
Je n'ai pas entendu parlé d'Ankou cette fois, tant mieux autant qu'il ne se mêle pas de mes affaires.
Mon être ses rechargé, je suis ragaillardi pour plusieurs centaines d'années. Je n'ai même plus honte du plaisir que cela me procure, encore une victoire sur le temps, temps d'un passage par ces maudites portes, une victoire contre Ankou. Tant que je pourrais rester ici je resterais, je n'ai toujours pas l'envie d'aller en d'autre plan. J'ai toujours cette peur qu'un tisserand des mondes s'occupe de moi et me jette dans ses noeuds éternels.