Je suis Domik Hatoup, comme l'esquif toute voile dehors, qui cri avec le vent, écoute les pluies, parle aux torrents, et dompte les grillons.
Je suis soner, celui qui interprète les émotions, donne le ton des esprits et les humeurs des corps.
J'ai découvert il y a fort longtemps de nouvelles tonalités inconnues de mes bourdons, la haut sur la grève en plein gwalarn, là où la foudre s'abat et où Ankou s'envole, mais cela m'a éloigné de mes amis, de mes proches et en fait du monde des vivants.
Au début je me suis trouvé injustement muet dans ce monde tapageur mais j'ai peu à peu découvert d'autres façons d'être, celles de mon être fantomatique délivré de la lourdeur matérielle.
Je me suis émerveillé d'être devenu murmures, chuchotements, et kornog.
J'ai dansé autour des feux crépitant de la Saint-Jean pour faire chavirer les femmes et choir les saouls, beuglé en pleine tourmente avec le nordet dans les pardons pour faire peur aux bigotes et aux sots.
J'ai caressé d'une onde les duvets blancs de bouilhoù turc'h des champs de Tourc'h, pour les yeux ronds des enfants après encore le passages des haquets.
J'ai entendu et accompagné en cadence ma musique, mes gwerz, les sonerien qui perpétuent la tradition non académiste.
Longtemps j'ai fais cela.
Longtemps j'ai cela trop fais.
Et Aujourd'hui, j'entends l'appel des portes, comme un râle apaisant me faisant entendre une issue …